Mutualiser pour livrer ? Entre les émissions de CO2 et la congestion de la voirie, la mutualisation du dernier kilomètre est devenue nécessaire pour faire face aux défis d’aujourd’hui. 

Qu’est-ce que la mutualisation ? 

Le concept de mutualisation est né d’un constat : les véhicules de tournée des chauffeurs-livreurs sont rarement pleins. Selon l’Ademe, le taux de remplissage moyen des véhicules ne dépasse pas les 67% et le taux de kilomètres parcourus à vide s’élève à 25%. Avec l’essor du e-commerce, les livraisons se sont multipliées entraînant une hausse de la durée et de la distance des trajets. 

Il s’est avéré que faire transiter les colis de différents sites e-commerce vers une même plateforme urbaine puis les transporter dans un même véhicule permet de rendre les tournées de livraison plus efficaces. 

La mutualisation du dernier kilomètre est la mise en commun des moyens de livraison (locaux, véhicules, matériels…). Les colis de différentes entreprises sont ainsi pris en charge dans le même véhicule de livraison pour être acheminé au point de destination finale. 

La mutualisation du dernier kilomètre apparaît aujourd’hui comme une bonne solution pour maîtriser ses coûts de transport tout en minimisant son empreinte environnementale. 

Pourquoi faut-il mutualiser la logistique du dernier kilomètre ?

Nombreux sont les avantages de la mutualisation du dernier kilomètre. 

Pour réduire le coût économique du dernier kilomètre

Le dernier kilomètre est la partie la plus coûteuse de la chaîne logistique puisqu’elle représente à elle seule près de 20% du coût total. À cette étape, il ne s’agit plus d’un transport de masse mais d’un transport unitaire ce qui limite considérablement les économies d’échelle. Plus un colis se rapproche du client final, plus son coût augmente. 

En mutualisant les véhicules de livraison, vous pouvez réaliser des économies. En effet, la mutualisation du dernier kilomètre permet d’optimiser les tournées de livraison et de réduire les trajets. La capacité de chargement des véhicules est exploitée au maximum ce qui réduit le nombre de livraisons. Les logiciels de planification des tournées permettent de rationaliser les déplacements en optimisant les déplacements entre chaque point de livraison. Ces kilomètres en moins réduisent les frais de carburant. Les e-commerçants sont donc en mesure de minimiser leurs coûts de livraison.

Pour limiter l’impact environnemental du dernier kilomètre

La mutualisation du dernier kilomètre permet de limiter les nuisances environnementales engendrées par les multiples livraisons. 

Le secteur du transport de colis est responsable d’un quart des émissions de CO2, d’un tiers des émissions d’oxydes d’azote et de la moitié des particules liées à la circulation urbaine. L’enjeu environnemental est donc au cœur de la livraison du dernier kilomètre. 

Maximiser le taux de remplissage des véhicules de livraison permet de réduire le temps passé sur la route, et donc la pollution engendrée. Réduire son empreinte carbone passe essentiellement par la mutualisation du dernier kilomètre

Pour réduire la congestion urbaine

Le dernier kilomètre est à l’origine de 30% de la congestion urbaine automobile. Celle-ci augmente chaque année de 3% dans toutes les grandes villes françaises. Une mutualisation efficace du dernier kilomètre permet de réduire le nombre de kilomètres parcourus, et donc le temps passé sur les routes… et donc de réduire les embouteillages. 

Quels sont les enjeux de la mutualisation de la logistique du dernier kilomètre ?

Voici les trois principaux enjeux liés à la mutualisation du dernier kilomètre.

Le développement des hubs urbains

La livraison du dernier kilomètre donne naissance à un nouveau mode de logistique urbaine : le hub urbain. Il s’agit d’un mini-entrepôt situé en plein centre-ville. Cet espace de stockage est situé au plus proche des clients des boutiques en ligne. 

Les trajets entre l’entrepôt classique situé en banlieue et les domiciles des clients sont réduits. En effet, un seul véhicule achemine tous les produits jusqu’au hub urbain et effectue par suite une seule tournée de livraison dans la même zone géographique. Cette mutualisation réduit le nombre de kilomètres à parcourir et permet d’économiser du carburant. 

Le réaménagement de la voirie

Face à l’essor de la livraison à domicile, il est nécessaire de repenser l’aménagement de la voirie et des bâtiments. En effet, les livraisons représentent près de 30% de l’occupation de la voirie. 

L’utilisation de véhicules plus vertueux

Pour mettre en place une mutualisation efficace contre les émissions de gaz à effet de serre, il faut utiliser des véhicules propres tels que des voitures électriques ou des vélos cargos. 
Face aux enjeux environnementaux, les pouvoirs publics désirent mettre en place des Zones à Faibles Émissions. Le transport du dernier kilomètre est particulièrement concerné par cette mesure. Avoir une flotte de véhicules électriques, c’est l’assurance d’avoir accès à ces zones et de pouvoir continuer à y effectuer des livraisons.

La mutualisation du dernier kilomètre est donc un virage à prendre pour les acteurs de la supply chain. 
 

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