Les biocarburants émergent comme une alternative énergétique prometteuse face aux enjeux climatiques et à la nécessité de trouver des sources d'énergie durables. Ces carburants, obtenus à partir de la biomasse, se positionnent comme des remplaçants potentiels aux énergies fossiles, avec l'ambition de réduire significativement l'empreinte carbone associée au secteur du transport.

Cependant, l'utilisation des biocarburants soulève des débats à propos de leur véritable impact environnemental et sociétal. Dans cet article, nous faisons le point sur les avantages et inconvénients des biocarburants.

1. Qu’est-ce qu’un biocarburant ?

Un biocarburant est un carburant produit à partir de la biomasse, c'est-à-dire de matières premières d'origine végétale, animale, ou provenant de déchets. Ces sources d'énergie sont considérées comme renouvelables car elles proviennent de ressources qui peuvent être reconstituées sur une période relativement courte par rapport aux combustibles d'origine fossile.

Les générations de biocarburants se distinguent par leurs sources et procédés de production. La première génération est issue principalement de cultures agricoles alimentaires, tandis que la deuxième génération, en cours de développement, utilise des résidus agricoles ou forestiers ainsi que des déchets industriels. La troisième génération explore l'utilisation d'algues.

2. Quelles sont les distinctions entre la bio-essence et le biogazole ?

La bio-essence et le biogazole diffèrent par leur composition chimique et leur utilisation dans différents types de moteurs. La filière bioessence, ou bioéthanol, destinée aux véhicules essence, comprend l'éthanol et les bio-essences de synthèse. La filière biogazole comprend des produits conçus à partir d'huiles végétales et de graisses animales. Le biogazole est destiné aux moteurs diesel. 

Les biocarburants sont généralement utilisés en tant qu'additifs aux carburants fossiles. 

  • Bio-essence : Le  SP95-E5 contient 5% de bioéthanol et le SP95-E10 en contient 10%. Le superéthanol E85 contient entre 65% et 85% d'éthanol.
  • Biogazole : Le gazole B7 contient 7% de biodiesel et le gazole B10 en contient 10%.

3. Quels sont les avantages de l'utilisation des biocarburants ?

Réduction des émissions de gaz à effet de serre

L'un des principaux avantages des biocarburants est la réduction des émissions des gaz à effet de serre comparativement aux combustibles fossiles. En effet, bien que leur combustion émette également du CO2, celui-ci est absorbé en partie par les plantes utilisées pour leur production. Par ailleurs, les biocarburants génèrent moins d'émissions nocives dans l'atmosphère, contribuant ainsi à une amélioration de la qualité de l'air.

Réduction de la dépendance vis-à-vis des importations de pétrole

Les biocarburants contribuent également à diminuer la dépendance pétrolière, favorisant ainsi une plus grande autosuffisance énergétique pour les pays producteurs.

En utilisant leurs ressources locales, les pays peuvent également s'affranchir en partie des fluctuations du marché pétrolier mondial et des risques économiques inhérents. 

Création de filières de valorisation des déchets

Enfin, les biocarburants permettent une valorisation efficace des déchets via des filières spécialisées dans leur transformation en énergie. Cette stratégie s'intègre parfaitement dans une logique d'économie circulaire où rien ne se perd.  

4. Quelles sont les limites associées à l'utilisation des biocarburants ?

Concurrence avec la production alimentaire

Malgré ces avantages, la production de biocarburants se retrouve en concurrence directe avec la production alimentaire. Cette situation soulève des préoccupations liées à la sécurité alimentaire dans un contexte où la faim dans le monde reste un problème majeur. 

De plus, la demande croissante en matières premières alimentaires nécessaires aux biocarburants entraîne également une hausse des prix sur les marchés mondiaux.

Production non neutre en carbone

Le bilan carbone des biocarburants tient compte de leur cycle complet, depuis leur culture jusqu’à leur combustion finale. Et pour certains biocarburants, ce bilan n’est pas favorable. La production du biodiesel, par exemple, émet une quantité importante de gaz à effet de serre du fait de la conversion des terres naturelles en terres cultivées. S’ajoutent à cela les émissions directes dues aux engins agricoles, au transport ou encore aux engrais.

Les biocarburants peuvent donc jouer un rôle positif dans le paysage énergétique futur. Cela nécessite toutefois de poursuivre les recherches en cours pour les intégrer de façon harmonieuse dans une transition énergétique durable. 

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